En Israël, avec le Président de la République

Émotion, fierté et engagement d’avoir accompagné cette semaine le Président de la République lors de son déplacement en Israël, au sein de la délégation officielle composée de ministres, de personnalités et responsables associatifs tous engagés dans la lutte contre l’antisémitisme et contre toutes les haines.

Le président de la République se rendait en Israël pour la première depuis le début de son mandat, à l’invitation de son homologue israélien Reuven Rivlin pour assister et intervenir au 5e forum mondial sur la Shoah qui coïncidait avec le 75e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz.

Entrevues politiques, parcours historique et symbolique, évènements mémoriels, furent l’occasion de gestes et de paroles forts et essentiels pour la lutte contre cet antisémitisme qui renait en France et dans toutes les démocraties.

Message de paix et de fraternité en déambulant dans la vieille ville de Jérusalem, ville symbole qui nourrit l’universel, et en visitant les 3 grands lieux de culte, le Mur occidental, le Saint-Sépulcre et l’esplanade des mosquées.

Hommage de la République aux déportés juifs de France en étant le premier Président français à se rendre dans la forêt de la mémoire de Roglit, mémorial édifié en 1981 par Serge Klarsfeld, autour de 80 000 arbres et d’un mur de 80 000 noms, victimes de la barbarie antisémite, parmi lesquels les noms de mes grands-parents Tauba et Mendel Frischman ainsi que ma tante Rosette.

Engagement ferme à lutter contre l’antisémitisme sous toutes ses formes en affirmant, en présence du président Rivlin, que la « négation d’Israël comme État est un antisémitisme », en insistant devant les français d’Israël, puis à Yad Vashem, sur le fait que l’antisémitisme n’était pas seulement le problème des juifs, mais d’abord et avant tout celui de la République toute entière, et plus généralement celui de la communauté humaine, car il est « la quintessence de la haine de l’autre», la première expression de tout refus de l’altérité, le signal de l’affaiblissement des démocraties. « Quand l’antisémitisme apparait, tous les racismes prolifèrent, toutes les divisions se propagent »

Rappel et détail devant la communauté des français d’Israël, de la politique publique originale et ambitieuse mise en œuvre pour lutter contre l’antisémitisme par des actions très concrètes pilotées par la DILCRAH : lutte contre la haine sur internet par l’adoption de la loi Avia, création dans chaque académie d’équipes « Valeurs de la République » co-pilotées par le ministère de l’éducation nationale pour assister les équipes enseignantes en cas d’incidents racistes et antisémites, formations spécifiques aux actes de haine organisées auprès d’un réseau d’enquêteurs, et plus généralement auprès de toutes les écoles de policiers et gendarmes et à l’Ecole nationale de la magistrature, création d’un prix Ilan Halimi pour récompenser des jeunes de 15 à 25 ans porteurs de projets visant à faire reculer les préjugés racistes et antisémites, accompagnement d’un tissu associatif et institutionnel partout sur le territoire, dissolution de groupuscules d’extrême-droite.

Reconnaissance de l’émoi et de la colère aussi à la suite de la décision de la Cour d’Appel au sujet du meurtre de Sarah Halimi, en constatant le besoin de justice pour la famille et pour la société, à travers un procès.

 

Le président a conclu son voyage par un discours très fort devant le forum international sur la Shoah à Yad Vashem : « Le souvenir est aussi une promesse pour la jeunesse, en leur faisant toucher du doigt la barbarie, en montrant l’exemple des Justes, nous faisons comprendre que l’indifférence contemporaine à l’antisémitisme comme au racisme est notre poison (…) Dans l’éducation, il y a notre antidote contre les haines contemporaines. Nous ne laisserons pas faire. »

« Zakhor, Al Tichkah, souviens-toi, n’oublie jamais »