Hier jeudi 13 septembre, le président de la République a présenté le contenu du « plan pauvreté ». Doté d’un budget de plus de 8 milliards d’euros, ce plan a pour objectif ambitieux non pas de contenir la pauvreté, mais bien de l’éradiquer : faire en sorte que les plus démunis en sortent, et que les autres ne puissent pas y rentrer.
Ce plan est nécessaire car en dépit des diverses réformes et de la hausse des dépenses sociales de ces dernières années, la pauvreté ne diminue pas et les inégalités s’accentuent. C’est pourquoi il faut aujourd’hui attaquer le mal à la racine et mettre en place des réformes structurelles à la hauteur des difficultés que vivent les 8,8 millions de Français en situation de pauvreté, dont 3 millions d’enfants.
La lutte contre la pauvreté, c’est avant tout de la prévention, afin de lutter contre les inégalités avant qu’il ne soit trop tard. Un soutien particulier sera apporté à aux enfants et aux jeunes, puisque c’est durant les premiers âges de la vie que les déterminismes sociaux pèsent de tout leur poids pour entraver toute possibilité d’élévation sociale. Cela passe par la création de 30 000 places supplémentaires en crèches et de 300 crèches à vocation d’insertion professionnelle d’ici 2020 qui accueilleront en priorité les enfants de parents sans emplois, la mise en place d’un plan de formation pour favoriser le développement de l’enfant et l’apprentissage du langage avant l’entrée en maternelle, des petits-déjeuners gratuits et des repas à 1 € dans les écoles prioritaires, ou encore une lutte renforcée contre le décrochage scolaire en instaurant une obligation de formation pour tous les jeunes jusqu’à 18 ans.
C’est également des droits sociaux plus accessibles et équitables, qui se conjuguent avec l’activité professionnelle. Il faut en finir avec cette vision simplificatrice qui voudrait qu’il y ait d’un côté ceux qui travaillent et qui n’ont pas besoin d’aide, et de l’autre ceux qui ne travaillent pas et qui vivraient uniquement grâce aux prestations sociales. L’aide sociale doit donc inciter au travail, véritable levier d’émancipation face à la pauvreté. Aussi, un chantier de refonte des minimas sociaux sera engagé, avec la mise en place d’un revenu universel d’activité issu de la fusion de plusieurs prestations sociales, pour plus de simplicité et de visibilité. Ce revenu sera incitatif à l’activité puisque chaque euro gagné par le biais du travail se traduira par une augmentation du revenu disponible. Le système d’accès aux prestations sociales sera simplifié, et la prime d’activité sera revalorisée, toujours dans cet objectif d’encourager la reprise d’une activité professionnelle.
Issu de la concertation avec l’ensemble des acteurs concernés (élus locaux, personnes en situation de pauvreté, travailleurs sociaux, associations), reposant sur un équilibre entre l’État et les territoires, ce plan de lutte contre la pauvreté concilie deux exigences républicaines : la solidarité, en aidant les plus pauvres de nos concitoyens ; et la valeur travail, qui est à coup sûr la meilleure des politiques sociales. Le gouvernement et notre majorité auront à coeur de traduire ces différentes propositions en réalités tangibles pour les Français, concrétisant ainsi la promesse du président de la République d’un État providence du XXIème siècle, plus protecteur et plus responsabilisant.