Parmi les 13152 juifs arrêtés les 16 et 17 juillet 1942 et auxquels le président Macron a rendu un hommage fort et émouvant aujourd’hui, il y avait la famille Frischmann.
Tauba et Mandel, les parents, et leurs 5 filles, Rosette, Ida, Odette, Renée et Sonia, furent arrêtés le 16 juillet au matin par la police française à leur domicile du 9 rue des Lyons Saint-Paul, pour être conduits rue Geoffroy Lasnier. Sur place, un policier a enjoint l’aînée, Rosette, à rentrer à la maison avec ses sœurs. La petite dernière, Sonia, s’est accrochée aux jambes de son père. Mandel Frischmann, dans son français très mauvais, avec un accent yiddish à couper au couteau, chercha à la rassurer : « Alleï, vay, on rontre dans ein secondele ». Sonia a obéi, elle a suivi ses sœurs et quitté ses parents. Elle ne les a jamais revus.
2 ans après, Rosette sa sœur ainée, est partie par le convoi 76 du 30 juin 1944. Elle n’est pas revenue non plus.
75 ans plus tard, Sonia a 83 ans. Elle s’est cachée, a survécu, a vécu et dans quelques jours, elle verra sa fille siéger à l’Assemblée nationale.
Je suis porteuse de cette histoire-là. Assumer ce qu’à pu être la France ne m’empêche pas de l’aimer et de vouloir la servir. J’ai été fière d’entendre le Président Emmanuel Macron aujourd’hui. Ses mots étaient justes et pleins d’espoir, ils participent à faire de la France un pays fraternel et réconcilié.