Mon engagement européen est irréductible.
Mes parents ont grandi dans une Europe en guerre et j’ai trop appris les déchirements et les douleurs qui en découlent. La paix, bien fragile et précieux, a toujours été pour moi un marqueur, un objectif, une condition suffisante pour vouloir et aimer la construction européenne. Et rendre donc mon attachement à l’Europe irréductible, au point de ne pas le questionner, ce qui -l’absence de questionnement- est assez problématique quand on fait de la politique. Je sais pourtant, je le vois, je l’entends, le scepticisme, la remise en cause de ceux qui n’y comprennent rien à ces règles absurdes, de ceux qui n’y trouvent pas leur place, dans cette Europe absconse, de ceux qui, au lieu de s’y sentir protégés, s’y considèrent acculés, malmenés, et même en danger. À cet égard, les 2 discours sur l’Europe du président Emmanuel Macron à Athènes et à la Sorbonne les 7 et 26 septembre derniers, sont salvateurs. Oui, si on aime l’Europe, on doit pouvoir la critiquer, pour l’améliorer justement, pour la refonder et pour en relancer, comme jadis les fondateurs optimistes, un projet visionnaire.
Parce que l’Europe est notre histoire, notre identité et notre horizon, la proposition de Jean-Luc Mélenchon et de son groupe La France Insoumise, m’a heurtée et m’a inquiétée. « Celui qui n’ose pas s’attaquer à ce qui est mauvais, sait mal défendre ce qui est beau ». C’est à cette phrase de Robert Schuman que j’ai pensé lors du dépôt de l’amendement au règlement de l’Assemblée nationale porté par la France Insoumise proposant le retrait du drapeau européen de l’hémicycle. Oui, je le défends : l’Union Européenne est belle, oui, le drapeau bleu orné de douze étoiles dorées a toute sa place aux côtés de notre drapeau tricolore là où siègent les représentants de la Nation. Oui, ce drapeau européen a toute sa place au sein de l’assemblée nationale comme il est présent au Bundestag en Allemagne, à la Camera dei deputati en Italie ou encore à la Chambre des Représentants en Belgique. Symbole d’unité, d’harmonie, de solidarité et d’ouverture il résonne parfaitement avec notre idéal républicain Liberté, Egalité, Fraternité.
Et si l’Union Européenne n’est pas parfaite, si elle mérite d’évoluer pour devenir plus souveraine, plus unie et plus démocratique, elle est garante de paix depuis maintenant plus de 60 ans et, dans une période où les obscurantismes essayent de fissurer notre unité, quelle faute politique de s’attaquer à cet emblème de paix !
La France est profondément européenne, je suis profondément européenne !
En s’attaquant au symbole de l’Union Européenne, en s’attachant de la sorte le soutien du Front National, c’est à La France que s’attaquent Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise!