7 janvier 2018, 3 ans après.
Être toujours Charlie, c’est aussi rappeler que Charb, Cabu, Bernard Maris, Wolinski, Tignous, Honoré, Elsa Cayat n’ont pas été assassinés par hasard, victimes d’un tragique fait divers mais bien parce que le journal avait publié des caricatures du prophète Mahomet.
Rappeler que leurs assassins ont agi au nom d’une idéologie mortifère, le jihadisme, l’Islam radical, pour « venger le prophète », pour s’attaquer au droit de blasphémer, de caricaturer, de penser contre la religion, contre les religions.
Être toujours Charlie, c’est combattre sans relâche cette idéologie mortifère, et, au nom de la liberté d’expression, défendre le droit au blasphème, à la caricature, à la critique des religions, de toutes les religions, de leurs dérives, de leurs travers, que ça nous plaise ou non, qu’on en rigole ou non.
Être toujours Charlie, c’est rappeler que Charlie caricaturait toutes les religions, les imams, les curés, les rabbins, Mahomet, Jésus ou Moïse, qu’on pouvait aimer ça ou non, partager ou non, en rire ou non, mais qu’il lui était permis de le faire, que ça l’est encore aujourd’hui, sans se faire pour cela, menacer ou tuer.
Rappeler aussi que dans notre pays, c’est la loi qui garantit la liberté d’expression, que Charlie Hebdo fut fréquemment attaqué en justice, notamment par l’extrême-droite ou des associations catholiques, rarement condamné et la plupart du temps relaxé en appel, grâce notamment à une législation française très protectrice vis-à-vis des libertés de la presse. Si certains veulent changer la loi, que ce soit dit comme tel. Mais dans un état de droit, rien, jamais, ne peut expliquer ou justifier cette violence et ces assassinats, rien ne peut expliquer ou justifier qu’aujourd’hui encore Charlie Hebdo puisse faire l’objet de menaces pour les mêmes raisons que celles ont causé la mort de Charb, Cabu, Bernard Maris, Wolinski, Tignous, Honoré, Elsa Cayat : le droit de critiquer, de provoquer, de caricaturer, tout, y compris les religions. Toutes les religions. Y compris l’Islam.
Est-ce un danger pour le vivre ensemble que de rappeler cela ? Je crois au contraire que c’est un danger de ne pas le rappeler.
Il faut combattre toute forme de discrimination, et dans le même temps, il faut combattre cette idéologie mortifère, l’Islam radical, qui appelle à la violence et au meurtre contre le blasphème, contre la liberté d’expression, qui les justifie et qui leur pardonne.