Ces élections municipales sont particulières pour moi à plus d’un titre. J’ai été élue dans le 10è en 2008 et en 2014 sur des listes portées par Rémi Féraud et aujourd’hui, je suis candidate contre une majorité à laquelle j’ai appartenu. Mon départ du PS en 2017, à l’occasion des élections présidentielles, s’expliquaient pour des raisons nationales mais également locales :
- dogmatisme sur de nombreux sujets, la sécurité essentiellement,
- manque de volontarisme, de moyens et de pouvoirs efficaces au niveau de l’arrondissement sur les questions de propreté,
- hypocrisie sur la question des migrants et du sans-abrisme : grand discours et petites actions,
- dévoiement du budget participatif, belle idée démocratique au départ, en vaste opération de communication donnant lieu parfois à de belles réalisations, trop souvent à des impasses par manque de préparation,
- végétalisation de l’espace public sans cohérence ni entretien,
- cheminements piétons complètement négligés (traversées non entretenues, espace public erratique),
- administrations travaillant beaucoup trop en silo,
- démocratie participative à bout de souffle,
- élus plus assez sur le terrain et qui ne rendent pas de compte.
Des postures idéologiques choquantes ont fait de Paris, et particulièrement de ce 10è que j’aime tant, une ville que les habitants quittent car les loyers sont trop chers, les embouteillages infernaux, le bruit permanent, l’ambiance stressante, et la sensation d’abandon générale. Sous une prétendue bienveillance, c’est une ville dure à vivre pour tous ceux qui n’ont pas le privilège d’être des « beautiful people » qui a émergé.
D’ailleurs cette campagne m’a confortée dans ce jugement.
Avec Karim Amellal et l’ensemble des colisitiers, avec les marcheurs du 10è, nous avons arpenté l’arrondissement, de marchés en métro, d’écoles en commerces, nous avons fait du porte à porte dans tous les quartiers à des horaires variés pour entendre des gens qui vivent à des rythmes différents, nous avons rencontré des habitants, chez eux, dans la rue, des associations installées, des collectifs spontanés, des commerçants… Et nous avons beaucoup entendu ce ras le bol, ce besoin d’alternance, de porter un nouveau regard sur les problématiques du quotidien et surtout, d’être entendus et respectés.
Cela nous interpelle d’entendre tant d’entre eux se justifier, avoir presque honte de demander plus d’attention pour leur quartier, leurs rues, leur quotidien. « Moi, vous savez j’ai toujours voté à gauche, mais… « la saleté ce n’est plus possible », « c’est le bazar partout, aucune règle n’est respectée », « personne ne nous écoute à la mairie, on a l’impression que c’est une fatalité », « comment on fait pour circuler sur ces trottoirs entre les trous, les trottinettes, les barrières de chantier et les encombrants sauvages, un vrai parcours du combattant », « ma fille de 14 ans ne peut plus se rendre à la danse parce qu’elle se fait harceler dans la rue »…
Tous les quartiers, gentrifiés ou populaires, tous les habitants, les jeunes bobos, les retraités, les bien portants comme les plus précaires, ont le droit à la tranquillité, à des rues propres et entretenues, au respect de l’ordre républicain. Tous ont le droit de connaitre les réponses apportées aux dysfonctionnements constatés par eux, jour après jour, dans leur quartier, un passage piéton effacé, un commerce bruyant la nuit, du stationnement sauvage en permanence en bas de chez eux… Tous ont droit qu’on leur rende des comptes sur les moyens apportés, les solutions trouvées.
Et il n’y a pas à montrer du doigt, à stigmatiser, à ironiser sur ces demandes : non, ce n’est pas être de droite que de vouloir des rues plus propres et plus sures, non ce n’est pas être un vieux ringard que de vouloir lutter contre la pollution sonore et non, ce n’est pas vendre son âme au grand capital que de vouloir un projet de rénovation pour une Gare du Nord capable d’absorber les flux toujours plus importants et de devenir une vraie, grande et belle porte d’entrée sur Paris. Et oui, c’est être vraiment écolo de demander au minimum des vélib qui fonctionnent enfin et un service opérationnel de véhicules partagés propres.
Aujourd’hui, après une campagne qui a connu des moments politiques et humains difficiles, je suis particulièrement fière de me battre, pour le projet porté par Agnès Buzyn pour Paris et par Karim Amellal dans le 10è, au côté de mes formidables colistiers.
Pour la plupart d’entre eux jamais élu, mais passionnés du 10è et de l’intérêt général, ils vivent cet arrondissement au plus près de ses réalités et s’engagent pour y apporter des améliorations pragmatiques et efficaces.
Je veux ici remercier l’ensemble des soutiens de notre liste pour leur mobilisation, leur enthousiasme et leur écoute.
Je crois en la force de ce collectif pour gouverner le 10e et en la qualité de notre projet. Pas seulement pour quelques uns, pas non plus les uns contre les autres :
https://ensemble.paris/document/id:raYP3YU5taAAAAAAAAAARw/Paris%2010%20-%20Projet%20K.%20Amellal.pdf
Rendez-vous les 15 et 22 mars !